Les téléphones portables usagés contiennent des concentrations élevées de métaux précieux et d’autres métaux; leur recyclage est donc judicieux tant sur le plan écologique qu’économique. En dépit de ce potentiel important, le taux de retour des portables hors d’usage est relativement faible en Suisse.

Des accumulateurs qui explosaient et l’interdiction d’emporter en cabine les portables lors des voyages en avion: Samsung Electronics s’est vue contrainte en automne dernier de lancer une opération de rappel dans le monde entier pour son Galaxy Note 7. Les réactions ont été vives, dès lors que la fabrication d’un portable nécessite des quantités importantes de matières premières. L’écho médiatique a été d’autant plus positif le printemps dernier, lorsque Samsung a présenté son plan de recyclage pour le Galaxy Note 7. L’entreprise entend réparer les appareils autant que possible pour les remettre en circulation. Des métaux précieux doivent également être récupérés. S’il est réjouissant que Samsung veuille recycler les portables récupérés, rappelons que le recyclage est aussi rentable pour tout autre portable hors d’usage. Ce sont en effet de précieuses mines de matières premières: ils contiennent divers métaux précieux et autres métaux, soit du cuivre, de l’or, du lithium ou du palladium. De nombreux métaux peuvent être réinjectés dans le circuit de fabrication.

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Le recyclage est rentable: les téléphones portables contiennent de nombreux métaux précieux qui peuvent être recyclés.

40 % sont recyclés

«En Suisse, on peut déposer les vieux portables gratuitement dans les commerces spécialisés ou dans les points de collecte pour les faire recycler», dit Anna Keller, responsable de la communication de l’organisation des fournisseurs du secteur des TIC Swico, qui gère le système de récupération des appareils électriques hors d’usage. En Suisse, il existe près de 7000 points de collecte. Le système est financé par le biais d’une contribution de recyclage anticipée: l’acheteur d'un nouveau portable contribue au recyclage à raison de 10 centimes. Les appareils collectés sont acheminés vers l’une des huit entreprises suisses de recyclage. Ces dernières démontent et valorisent les appareils. «Chacune de nos entreprises partenaires est  spécialisée dans le recyclage des déchets électriques et a développé ses propres techniques de recyclage. La condition à remplir est que les procédés soient écocompatibles», précise Anna Keller. Selon une étude de l’EMPA, environ 40 % du poids total d’un téléphone portable peuvent être valorisés matériellement. 50 % peuvent l’être sur le plan énergétique et finalement seuls 10 % doivent donc être éliminés. Les entreprises de recyclage revendent les matières valorisables récupérées lors du recyclage à diverses entreprises suisses et étrangères qui s’en servent pour fabriquer de nouveaux produits.

Maigre proportion des retours

Il vaut donc la peine de déposer les vieux portables dans les centres de collecte. Ce n'est cependant le cas pour seulement 20 % de tous les portables mis en circulation. Par rapport aux autres matières valorisables, cette proportion est extrêmement basse. Le taux moyen des retours des appareils électroniques se situe en effet à 80 %. «Contrairement à une imprimante, un téléphone portable est petit et tend à disparaître dans un tiroir. Et puis les smartphones ont une grande valeur émotionnelle. L’acheteur d’un nouveau portable aime garder l’ancien modèle «au cas où» ou alors il le cède à un ami ou à une relation», indique Keller. Dans une optique écologique, c’est tout à fait judicieux: il est essentiel de ne pas jeter les téléphones portables hors d’usage. Les consommatrices et les consommateurs font preuve de sens des responsabilités en utilisant leur portable aussi longtemps que possible ou en le passant plus loin quand ils en achètent un nouveau. Le recyclage enfin est la dernière étape du portable quand il a cessé de fonctionner.»